16.12.08

LA PERLE # 1 : COMMON + ERYKAH BADU

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Après le succés de son quatrième album, Like Water For Chocolate, le rappeur Common décide d'aller là où personne ne l'attend et sort son disque malade : Electric Circus.












Orné d'une pochette chorale, Electric Circus annonce clairement sa différence. Pas de poses frontales ni noir et blanc arty, le visuel coloré réunit tous les acteurs de la vie du rappeur ainsi que nombre des collaborateurs du disque. On trouve pêle-mêle Erykah Badu (alors sa compagne), Jay Dee, Cee-Lo, ?uestlove, Q-Tip, Pharrell Williams, Prince ... au total pas moins de 85 personnes sont réunies à la manière d'un Sergent Pepper.

Common est à l'époque en pleine ébullition créative (nous sommes au début des années 2000) : il se désinteresse du hip hop tel qu'il l'a exploré jusqu'ici pour mixer à sa façon un doux parfum psychédélique, teinté de rock décalé et drogué(Aquarius), jazz ragtime (le fabuleux I am Music avec Jill Scott en featuring vocal) et refrains pop que n'aurait pas renié The Divine Comedy (New Wave et sa mélodie cristalline qui a du laisser perplexe plus d'un fan). Soul Power le deuxième titre est une tuerie intersidérale : un beat lourd, rapide et répétitif, accompagné d'une basse shuffle du troisième millénaire, ponctué de claps et d'un synthé spacial.













Mention spéciale aux producteurs : la fine équipe des Soulquarians. Menés de main de maitre par ?uestlove le batteur des Roots, ils ne se fixent aucune limite et prennent un malin plaisir à dévier des codes habituellement usités : percussions afro, trompettes sautillantes, planeries deep, boogie futuriste, l'album est une orgie païenne doublé d'un voyage sur Mars à bord d'un Land Rover monté sur coussins d'air.

Certes tout n'est pas parfait au final, certaines demi-réussites empêchent le statut de classique absolu. Mais en cherchant des pistes inexplorées, en se remettant en question et surtout en étant intègre et généreux, Common propose un disque ovni, exigeant, parfois déroutant mais souvent jouissif, en atteste ce titre, Jimi was a rock star. En duo avec Erykah Badu (à qui l'on a reproché la "mauvaise" influence qu'elle aurait pu exercer sur le rappeur à l'époque ... le monde est si cruel), Common nous fait grimper dans la stratosphère pendant plus de 8 minutes en rendant hommage à sa façon au gaucher le plus célèbre de tous les temps : "Jimi lives in a purple haze, in a psychadelic maze".

Malgré son ambition clairement affichée, Electric Circus sera considéré comme un suicide artistique et l'échec commercial qui suivra fera revenir le rappeur vers des territoires plus cadrés. Il entamera une collaboration avec Kanye West sur les albums Be et Finding Forever (plutôt réussis), puis Pharrell Williams produira son dernier disque en date, le très moyen Universal Mind Control, gavé de synthés tendance et poses chics.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bon c'est pas le meilleur endroit pour te contacter mais on s'en branle !

Faut ab-so-lu-ment que tu écoute ça :
http://www.myspace.com/tipsytheband
et le morceaux reverse cowgirl en priorité.

d'la music de cowboy de dessin animé sous acid !

bisous

loyke